Enquête publique sur le programme de rééquilibrage du lit de la Loire : notre contribution.

   Pour information, la contribution à l’enquête publique de Vair Environnement en rappelant qu’Anetz Environnement s’est mobilisé depuis 2005 avec le Comité pour la Loire de Demain pour réclamer un programme de restauration du fleuve et de ses bras… Il est demandé expressément que le réaménagement du seuil de Bellevue prévu en dernière phase soit garanti par l’Etat et les grands acteurs (Région, Agence de l’Eau, VNF).

Photo ci-contre, l’Île Kerguelen et l’entrée du bras du Bernardeau colmatée et végétalisée depuis la chute de ligne d’eau >>>


Vair Environnement
Association pour la préservation du patrimoine et le développement de l’écocitoyenneté
Contact : contact@vair-environnement.fr
Présidente : Madé Bosseau

Avis sur le programme de rééquilibrage du lit de la Loire entre les Ponts-de-Cé et Nantes

   Nous soutenons fortement ce programme exemplaire visant pour la première fois à rééquilibrer le lit de la Loire et relever le niveau des étiages qui s’est effondré depuis les années 1970 à l’amont de Nantes du fait d’interventions irresponsables, en particulier des dragages de sable démesurés et la suppression de seuils structurants (Bellevue et Folies Siffait). Il s’agit même d’un devoir de réparation national car ces erreurs ont été commises sous la responsabilité de l’État qui a autorisé ces actions sur le domaine public sans en mesurer les lourdes conséquences sur les fonctionnalités naturelles du fleuve sur plus de 80 km entre Nantes et Les Ponts-de-Cé. Le constat  de cette véritable catastrophe écologique qui perdure est désormais reconnu par l’ensemble des acteurs et usagers du fleuve...
   Comme sur tout le cours de la Loire armoricaine, notre section de Loire communale a été très affectée par l’assèchement prématuré et durable de toute la vallée. La dégradation est particulièrement sensible sur le bras du Bernardeau qui n’est plus alimenté en eau courante que 3 à 4 mois par an… Ce bras s’est fortement végétalisé sur les 3 km de son cours avec quatre secteurs quasiment fermés par les saules et les peupliers… En plus des impacts sur le paysage insulaire et la biodiversité, l’écoulement des crues, l’accueil des pêcheurs et des promeneurs, l’assèchement et la fermeture du bras affectent les échanges biologiques avec la Boire Torse dont il est l’exutoire : cette boire a été restaurée en 2008-2009 et dotée d’une porte aquatique pour favoriser la reproduction du brochet, le retour des alevins en Loire est souvent problématique…
   Nous demandons donc qu’une grande attention soit portée sur ce bras de Loire dans le cadre des interventions de la phase 2 pour qu’il retrouve une alimentation fonctionnelle, sa continuité hydraulique et l’intégrité de son lit. Les enjeux touchent à la fois pour le paysage insulaire, la richesse biologique (présence attestée de loutre dans les années 1980), le bon écoulement des crues (via ce bras et celui du Chalais) et les échanges biologiques en tant qu’exutoire des frayères de La Boire Torse et du marais de Méron.
   Par ailleurs, comme le demande le Comité pour la Loire de Demain, nous demandons qu’il y ait un engagement garanti par tous les grands acteurs pour le rétablissement du seuil de Bellevue compte tenu du calendrier des travaux ayant dû être inversé pour des raisons techniques et budgétaires. Il ne serait pas acceptable en effet de libérer le sable fossile de ressource limitée sans qu’il ait pu contribuer au comblement de l’incision du lit et au relèvement de la ligne d’eau d’étiage, ce processus étant là la base des objectifs et du bien-fondé de ce programme de rééquilibrage. Nous rappelons que le relèvement de la ligne d’eau d’étiage était une des priorités retenues lors du lancement du Plan Loire en 1994 par le ministre Michel Barnier. 
   Nous avons enfin noté que ce programme s’inscrit dans la durée, au moins jusqu’en 2035, et doit faire l’objet de suivis. Nous demandons que ces suivis soient hautement réactifs pour permettre les adaptations et les compléments nécessaires en rapport avec l’objectif fixé, le rétablissement des fonctionnalités naturelles du fleuve (et de sa vallée !).

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